Rencontre annuelle des acteurs de la vie des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine
Place aux ministères

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Environ 200 ministres (pasteurs, aumôniers, prédicateurs, animateurs communautaires, diacres...) de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) se sont retrouvés à Monswiller toute la journée du lundi 30 mai dernier pour aborder la question de la place des ministères dans l’Église, le ministère pastoral et les ministères particuliers*. Le thème choisi pour cette rencontre annuelle de retrouvailles post-Covid était plus précisément : les nouveaux visages du ministère en Église. Un choix de sujet guidé par la situation vécue dans les Églises ces dernières années et que la pandémie a encore accentué ces derniers mois, à savoir le départ d’une génération entière de pasteurs, le besoin de diversifier et d’enrichir les services aux paroissiens et paroissiennes, un état de fait lié naturellement à la baisse de fréquentation des églises, ou encore à une voix protestante trop peu entendue et écoutée dans la société.

Pour nourrir la réflexion et répondre aux éventuels a priori quant à ces nouveaux visages de l’Église que sont les ministères particuliers, des intervenants et intervenantes ont partagé leurs expériences de terrain : Esther Lenz, pasteure et inspectrice ecclésiastique de Wissembourg, Christine Ischia, animatrice communautaire dans le consistoire de Schwindratzheim, Samuel Amedro, pasteur et président de la région Paris (Église protestante unie de France), Günther Ihle, pasteur de l’Église protestante du Pays de Bade (EKIBA) et Marc-Frédéric Muller, pasteur et responsable du service des prédicateurs et prédicatrices de l’Uepal.

Les participants ont alors travaillé deux questions : quelle est ma place dans l’Église ? Comment le métier évolue-t-il aujourd’hui ?

À la première question, il a été répondu en substance qu’il ne s’agit pas de s’obstiner à vouloir maintenir la même structure, mais d’aller d’une Église telle qu’elle a été vers ce qu’elle doit devenir. Il s’agit d’impulser une dynamique, de donner envie. Comme les pasteurs sont porteurs d’une espérance, qu’ils aident à donner du sens, à encourager, témoigner, accompagner, leur place est aussi dans la société. La place du pasteur, de la pasteure, est donc sur le seuil, à la fois ici et ailleurs. Mais pas partout. Après tout, personne ne peut tout faire. Le pasteur doit pouvoir faire une place à chacun et chacune afin de discerner d’autres compétences que les siennes et valoriser d’autres talents.

Comment le métier évolue-t-il ? Avec cette seconde question, ce sont les notions de dispersion, de tension et de solitude qui revenaient dans les discussions. Le pasteur doit remplir des tâches multiples,(se) réinventer sans cesse, expérimenter dans tous les sens, acquérir de nouvelles compétences tout en tenant compte de ses propres désirs. La plupart des participants ont reconnu que le métier devait évoluer vers encore plus de coopération entre pasteurs et laïques. Ministères généralistes, spécialisés et particuliers doivent pouvoir se compléter. Il faudrait glisser d’un ministère solitaire à un ministère solidaire.

* Qu'est-ce qu'un ministère particulier ?
En 2019, l’Assemblée de l’Uepal a adopté un modèle de diversification des ministères. Elle reconnaît aujourd’hui six ministères particuliers : les prédicateurs et prédicatrices, les assistants pastoraux, les évangélistes pour l’annonce de l’Évangile dans le monde et le développement de nouvelles communautés, les animateurs et animatrices communautaires pour l’animation jeunesse, musicale ou autres, les diacres pour un service caritatif, social ou solidaire, et les aumôniers et aumônières. Il arrive que certaines de ces missions soient confiées à des pasteurs, alors que d’autres reviennent à toute personne engagée dans l’Église et avec des compétences spécifiques. À partir des demandes faites par les acteurs de la vie d’Église locale, de leur projet et des moyens mis à disposition pour le concrétiser, la direction des ressources humaines de l’Uepal les accompagne dans leur démarche de recrutement. Après une formation universitaire et un stage pratique, les personnes recrutées sont reconnues dans leur ministère, envoyées en mission lors d’un culte et embauchées avec une rémunération par le Bureau des Cultes (à l’exception des prédicateurs et prédicatrices qui sont bénévoles).

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Événement

Lors d’un culte célébré le 3 juillet à 15h en l’église de Haguenau, quinze personnes seront reconnues dans leur ministère particulier par l’Uepal. Depuis quelques années déjà pour certaines et depuis quelques mois seulement pour d’autres, elles occupent dans les consistoires, secteurs ou paroisses des fonctions parfois différentes et parfois complémentaires de celles des pasteur(e)s, et sont rémunérées par le Bureau des cultes. Seront reconnus dans leur ministère particulier : Richard Marty (assistant pastoral), Sylvie Michel (diacre), Christine Ischia et Lorène Spielewoy-Nehlig (animatrices communautaires), Pascale Haller-Jahn, Fabienne Maennlein, Odile Bonzani, Marie-Louise Rempp, Jezabel Muller-Zuber, Stéphane Pompermeier, Hanitra Ranaivosoa, Catherine Spitz, Anita Agbenokoudji, Nathanaël Jeuch et Francine Chevallier-Meyer (aumôniers et aumônières en établissement sanitaires et médico-socio). Il s’agit du premier culte de ce type dans l’Uepal. Au cours de ce même culte, seront aussi reconnus dans leur ministère, des prédicateurs et des prédicatrices.

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