Pendant la crise, plusieurs initiatives protestantes d'écoute et de soutien étaient opérationnelles. Mais elles ont été peu sollicitées.
Dans beaucoup de paroisses rurales, des conseillers presbytéraux ont appelé régulièrement les personnes isolées de leur secteur. Une pasteure de la Vallée de Munster a mobilisé une vingtaine d’infirmières, psychologues ou médecins retraités. Généralistes, pompes funèbres ou hôpitaux faisaient l’intermédiaire entre l’équipe et les personnes en difficultés. À l’inverse de ces démarches de proximité, l’initiative Écout’aumônerie n’a pas rencontré son public. Une quarantaine d’aumôniers et pasteurs a tenu dès le 6 avril trois lignes téléphoniques anonymes, anticipant la détresse de personnes confinées et de familles endeuillées ou coupées de leurs aînés. Mais seule une dizaine d’appels a concerné en avril de telles situations. La permanence du Point Écoute, cellule protestante ouverte à Strasbourg fin 2018, n’a carrément pas été sollicitée. Manque de communication, multiplication des numéros verts pendant la crise ? Les acteurs s’interrogent sur la suite à donner à ces dispositifs. Pourtant les besoins étaient là, confirme SOS Amitié. Face à l’emballement, l’association a dû se réorganiser dans l’urgence pour doubler ses capacités d’écoute malgré trois fois moins de bénévoles opérationnels, une première en 60 ans d’existence.
Claire Gandanger