Maurice, engagé dans la paroisse de Blaesheim
« Fièvre, toux... le 18 mars, le verdict tombe : je suis touché par le Covid-19. À l’hôpital de Hautepierre, à Strasbourg, le médecin m’annonce que je vais être endormi pour quelque temps. Et me voilà parti pour un univers de rêves et de cauchemars.
Au bout de trois semaines, une douce voix me dit : « Monsieur, vous allez lentement vous réveiller.» Mes yeux s’ouvrent et je découvre ma chambre. Je suis relié à une multitude de machines, écrans et tuyaux. L’effet des produits anesthésiants est encore là.
Au matin de Pâques, le soleil entre dans ma chambre, on m’extube. Le premier mot qui sort de ma bouche est un MERCI pour ceux qui m’entourent. Cette année, le jour de Pâques, c’est aussi ma résurrection ! Je suis de retour parmi les vivants !
J’apprends qu’un TGV spécialement équipé puis une ambulance m’ont amené là, à l’hôpital de La Roche-sur-Yon en Vendée.
Mais mon combat pour renaître ne fait que commencer ! Ces trois semaines de coma ont laissé des traces : je m’exprime avec difficulté, je ne sais plus marcher, ni déglutir... Par téléphone, ma chère épouse Christiane m’a apporté courage et réconfort malgré la profonde angoisse qui l’a submergée. Une multitude de personnes ont prié régulièrement pour moi. Est-ce que cela a été le « petit plus » qui m’a ramené à la vie alors que tant d’autres sont morts ? J’y crois profondément et remercie mon Seigneur d’être à mes côtés dans ces moments difficiles, de m’insuffler la volonté pour me redresser.
Le 17 avril, je suis reconduit en Alsace pour continuer ma rééducation à Hautepierre. Enfin, le 21 avril, je rentre à la maison, dans mon beau village de Blaesheim. À la sortie de l’ambulance, un comité d’accueil exprime son bonheur de me revoir : épouse, fille, petits-enfants, voisins... Tout le monde applaudit et moi aussi. Malgré la longue convalescence qui m’attend, dans mon for intérieur, j’applaudis à tout rompre.»
Maurice