Dernière étape

Arrivés à Avoutokpa, nous sommes accueillis par Mawouto, le responsable de l’ONG A2PEJF (Association pour la Promotion et la Protection de l’Enfant et de la Jeune Fille). Il s’est libéré et déplacé spécialement pour notre séjour d’une semaine. L'ONG A2PEJF est partenaire du BNCE Togo (Bureau National Catholique de l’Enfance). Il a invité deux garçons et deux filles de nos âges à partager notre quotidien. Nous sommes hébergés dans le centre CEPEM d’Avoutokpa (Centre d’éducation pour la promotion de l’enfant et de la mère).
Nos journées étaient jalonnés de différentes activités. Le premier matin nous avons découvert la vie du village, en rencontrant différents acteurs municipaux. Comme toujours en Afrique, nous sommes allés nous présenter au chef du village, puis chez le chef de brigade (CB) de la gendarmerie et enfin à la mairie où nous avons été reçus par le maire. Les autres matinées ont été consacrées à la visite d’un malafoutier, qui distille le vin de palme fermenté qui devient du sodabi, un alcool blanc à 55 degrés.
On a également eu l’occasion de découvrir le travail au champ en faisant du sarclage de tomates, légume qui est un des principaux générateurs de revenus du village, vendu à l’exportation vers le Bénin.
Mawouto nous a organisé une rencontre avec le responsable des prêtres vaudous du canton, avec qui nous avons échangé au sujet de la spiritualité, du rôle des couvents vaudous, etc.
En nous baladant dans les différents quartiers du village, nous avons pu retrouver les différents travaux menés en partenariat avec la paroisse du Bouclier (plantation d’arbres, construction de latrines, etc.).
Une des préoccupations majeures du moment des deux ONG étant les violences sexuelles faites aux jeunes filles (une toute jeune fille a été violée par trois villageois il y a deux mois et en est morte suite à une infection), nous avons travaillé avec un groupe de théâtre et de danse sur un sketch, accompagné de danses traditionnelles, pour sensibiliser la population à ce sujet.
Le dimanche après-midi, nous avons alors déambulé dans le marché en dansant pour attirer le chaland, puis la représentation a eu lieu sur la place principale du village. Elle a été suivie par une discussion interactive en ewe (dialecte local) avec le public afin de s’assurer que le message était bien reçu. Mawouto a insisté sur le rôle des parents dans la protection de leurs enfants et en particulier de leurs jeunes filles.
Le reste de notre temps était consacré à l’animation auprès des enfants du village qui venaient comme ils le souhaitaient au centre pour jouer à différents jeux et faire des activités. Nous avons eu plus de mal à tisser des liens avec les enfants qu’au centre de Sokodé. Ils étaient en effet en très grand nombre et ne parlaient presque que l’ewe. Cependant, grâce à l’aide des campeurs locaux, nous avons pu surmonter cette barrière de la langue.
Nous avons quitté Avoutokpa mercredi matin pour rejoindre la capitale, Lomé, en faisant un arrêt à l’océan. Après une journée typiquement touristique (visite du grand marché, plage…) nous avons pris l’avion pour rentrer à Strasbourg.
Le groupe Togo,
le 5 août



