
Ah ! Le paradis, tout le monde en rêve : là, on n’aura plus à travailler, il n’y aura plus d’impôts à payer, plus de voisins bruyants à supporter, plus aucun ennui de santé, en somme : plus aucun souci, tout sera parfait dans le meilleur des mondes. Sauf que voilà : s’il était facile d’y croire dans les temps bibliques (le ciel était juste là-haut, au-dessus de la voûte étoilée, à quelques encablures de la Terre – d’ailleurs : Élie, Jésus et le « bon larron » y sont montés), il en est tout autrement depuis Copernic, Galilée et quelques autres « troublions » de la cosmologie biblique : désolé, il n’y a pas de jardin là-haut (paradis signifie « jardin »), l’Univers est sans fin. Donc, problème, plus moyen de localiser le paradis. Ou alors, il faut le situer ailleurs. Et puis, à bien y réfléchir, n’est-ce pas un peu facile de dire : « Tu iras au paradis… si tu fais le bien, si tu crois en Jésus » ? Belle et énorme « carotte » que voilà ! L’amour et le salut seraient-ils conditionnés ? Et quid de ceux (en fait, nous tous…) qui n’arrivent pas toujours à faire le bien ou qui croient autre chose ? Seront-ils jetés en enfer (oh, l’autre vilain mot !) ? Il faut peut-être renverser les choses : délocaliser le paradis et le ramener sur terre ; c’est là qu’est sa vraie place, tout d’abord dans notre cœur, pour ensuite l’incarner dans notre vie quotidienne, par la mise en œuvre des valeurs de l’Évangile. Il faut faire le bien parce que c’est bien, un point, c’est tout ! Il n’y a pas à gagner le paradis, il est à transmettre autour de nous !
René Lamey,
pasteur