L’Uepal reconnaît aujourd’hui six ministères particuliers, dont celui de diacre. Ce dernier est-il nouveau ? Pas vraiment ! Dans l’Église primitive déjà, le besoin se fait ressentir d’une diaconie communautaire. « Par son travail (celui du diacre), les dons destinés à la célébration eucharistique sont intégrés liturgiquement dans la fête, consommés par l’ensemble de la communauté et distribués à ceux qui en ont besoin pendant la semaine » (Fritz Lienhard, De la pauvreté au service en Christ, p.162). Ainsi est vécu le partage fraternel, la concrétisation de l’amour en Jésus-Christ, dont Martin Bucer écrira plus tard qu’il détermine « l’être-Église » de la communauté chrétienne. Souvenons-nous de Paul fustigeant les Corinthiens, parce que les uns se rassasient pendant que les autres restent sur leur faim (1ère lettre aux Corinthiens 11, versets 17 à 34). L’apôtre affirme alors le lien entre ce partage communautaire et le dernier repas du Seigneur : les chrétiens commémorent jusqu’à nos jours le don de sa vie et sa Résurrection, le dimanche à travers la sainte Cène, tout autour du monde du levant au couchant. C’est réellement une fête ! Ainsi la diaconie est-elle la réalisation concrète, la mise en actes de la Parole relue et prêchée lors du culte dominical. Ce socle est le même aujourd’hui pour un partage avec nos frères et sœurs de toute la communauté humaine, dans le respect et la reconnaissance de l’autre. Les formes sont multiples : nourriture, logement, santé, accès au savoir et au numérique, partage du sol nourricier… Ainsi pouvons-nous dessiner une Église qui apporte à ses membres la joie de faire œuvre de vie en manifestant la fraternité auprès de celui ou celle qui, mis à terre par les épreuves, a besoin de voir luire un foyer où se réchauffer. Au nom de Jésus-Christ.
Sylvie Michel,
diacre