edgar-castrejon-1SPu0KT-Ejg-unsplash.jpgFaut-il devenir végétarien ?

Pour des raisons de santé, écologiques, et éthiques mais aussi pour se sentir plus proche de la Création, le pasteur Anne Heitzmann a choisi de manger beaucoup moins de viande.

Des plats végétariens figurent sur les cartes de restaurant, les livres comme Faut-il manger les animaux ? ou No steak sont exposés dans les maisons de la presse… Sur ce sujet- là aussi, les mentalités évoluent, les végétariens n’étant plus forcément considérés comme de farfelus sectaires. Seraient-ce là des prémisses de la cité à venir (Hébreux 13,14) ? Rappelons que dans le projet de Dieu, tel que l’a décrit l’auteur de Genèse 1, les créatures animales et humaines, sont végétariennes !
Notons cependant que les humains ont presque toujours consommé de la viande. J’écris « presque » parce que les populations d’Asie, par exemple, étaient longtemps essentiellement végétariennes. On parle bien d’un régime omnivore pour l’humain, c'est-à-dire « qui mange de tout ». Sous nos latitudes, manger de la viande est « normal », « on a toujours fait ça ! ». On sait que la viande apporte du fer et d’autres précieux éléments nutritifs.

Alors, pourquoi s’interroger sur notre alimentation ?

D’abord, parce que les médecins sont d’accord, nous mangeons trop de viande, notamment en Alsace. Notre consommation a fait un bond. Le plat de fête est devenu celui de notre quotidien. Ces excès sont responsables de soucis de santé, de l’augmentation de certains cancers et de maladies cardio-vasculaires. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notre organisme a besoin de 36 grammes de protéines par jour ; en France, nous en consommons trois fois plus. A titre d’exemple, 200 grammes de pain complet en apportent 18. Un dîner léger et sans viande, voire sans protéines animales, nous serait bénéfique à plusieurs niveaux.

Ensuite, nous découvrons que l’élevage et l’industrie de la viande sont des activités très polluantes. Il semblerait qu’elles émettent autant de CO2 que les transports routiers. Un kilo de viande de porc équivaudrait en carbone à 30 kilomètres en voiture. Nous essayons de prendre moins souvent la voiture et d’emprunter plus les transports en commun. Dans le même but, nous pouvons simplement manger moins de viande.

De plus, l’élevage monopolise d’importantes surfaces agricoles et beaucoup d’eau. On détruit des forêts entières pour faire place aux pâturages et aux cultures nécessaires pour nourrir les bêtes. Un hectare est suffisant pour nourrir un végétarien, alors que sept hectares sont nécessaires pour nourrir un omnivore. Les 9 milliard d’humains annoncés à l’horizon 2050 ne pourront vivre qu’avec un régime peu carné.

Trois millions de bêtes tuées en France chaque jour

Enfin, il y a la question de la maltraitance animale. Grâce à des associations comme Alsace Nature, nous savons dans quelles conditions indignes la plupart des truies allaitent leurs petits ou comment la majorité des poules sont entassées dans de toutes petites cages. Le philosophe Jacques Derrida a écrit sur notre rapport à l’animal et sa souffrance causée par l’humain : « Cette violence industrielle, scientifique, technique na saurait encore longtemps être supportée. Elle se trouvera de plus en plus discréditée. Les rapports entre les hommes et les animaux devront changer. Ils le devront, au double sens de ce terme, au sens de la nécessité « ontologique » et du devoir ‘éthique’. » (1)

En France actuellement, 3 millions de bêtes sont tuées chaque jour. Avons-nous vraiment besoin d’autant de viande ? Non, c’est certain ! Alors, sans forcément devenir végétariens, nous pouvons facilement réduire notre consommation carnée. Je trouve que le monde des légumineuses, des galettes aux graines, herbes et épices variées est passionnant à découvrir. Les recettes et cours de cuisines foisonnent et on se sent plus en cohérence avec la création. En réduisant l’achat de viande, on peut aussi en choisir de la meilleure, des bêtes élevées à la ferme, en plein air. Alors, si on y tient encore, le poulet dominical, la choucroute d’un repas de fête, ou les grillades d’un soir d’été en seront d’autant plus savoureux !

Anne Heitzmann,
pasteur à Ensisheim

(1)        In De quoi demain… de Jacques Derrida et Elisabeth Roudinesco.

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