
Quoi de plus gratifiant que de pouvoir s’occuper de son potager. Chaque saison apporte son lot de travail et de satisfactions, sauf l’hiver bien sûr où jardin et jardinier peuvent goûter un repos bien mérité. Seulement voilà, il peut arriver qu’un accident interrompe brutalement cette belle activité. C’est ce qui m’est arrivé cet été : je suis tombée du haut du muret qui surplombe notre potager. D’emblée, un craquement sinistre au niveau du fémur me laissait entrevoir la gravité de la chute. Je me suis retrouvée couchée entre les tomates et les potirons dans l’incapacité totale de bouger. Et là a commencé une aventure imprévue avec son lot de douleurs certes, mais riche en expériences sur le plan relationnel, personnel et spirituel. Tout d’abord, il a fallu l’intervention des pompiers pour me sortir de ma position inconfortable et m’emmener aux urgences. Ils ont tous été d’une compétence et d’une sollicitude remarquables. Aux urgences, les mêmes attentions. Un accueil très humain malgré la surcharge de travail du personnel. Après l’opération, le séjour à l’hôpital a été rendu très supportable grâce à la gentillesse et à la disponibilité de tout le personnel soignant. Le retour au domicile n’était pas simple sur le plan de la logistique mais je remercie mon mari, ma famille, mes amis, les membres de ma paroisse, les infirmières et les kinésithérapeutes pour toutes les aides apportées. Pourquoi, me direz-vous, relater un fait divers aussi banal ? Ce n’est malheureusement rien d’exceptionnel ! Mon propos vise essentiellement à faire part de toute la bienveillance rencontrée durant cette épreuve. En effet, paradoxalement, je peux dire aujourd’hui que ma chute a été une expérience positive à plus d’un égard. Dans notre contexte actuel où sont relatés majoritairement des faits de violences et de haine, il est bon de se rendre compte qu’au milieu de cette ambiante délétère existent aussi de nombreux rais de lumière. Il faut juste savoir les capter, parfois les provoquer par un sourire, une parole aimable à l’intention des personnes qui vous soignent et vous entourent. En tant que chrétiens, un tel repos forcé nous donne la possibilité de consacrer plus de temps à la lecture, à la méditation et à la prière. On apprend également l’humilité et la patience. Soyons-en certains, Dieu nous accompagne dans les épreuves et ne nous abandonne pas. Faisons-lui confiance ! En conclusion, je vous laisse le beau Psaume 23 : « L’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien… »
Fabienne Rubach, enseignante à la retraite