
Les enfants du foyer Le Neuhof ont participé à des ateliers artistiques de la Fédération de l’entraide protestante aux côtés d’enfants d’autres lieux de vie du réseau
pour produire le livre Voici la maison qui m’accueille (FEP Grand Est, 2023). Ici, un dessin du groupe de vie Les Coquelicots.
À la périphérie de Strasbourg, le foyer pour enfants en difficultés. Le Neuhof fête en cette année 2025, le bicentenaire de la fondation protestante éponyme qui l’a vu naître.
Les éducateurs s’activent pour retrouver la trace des anciens accueillis. Un livret complet et inédit sur l’histoire de l’établissement sera remis à tous les invités présents lors des festivités. En 1825, un comité de citoyens installe, avec le soutien de l’élite protestante strasbourgeoise, 16 enfants indigents dans une propriété du Neuhof, alors village d’agriculteurs et de villégiature. De nombreux enfants se trouvent livrés à eux-mêmes à la suite des guerres de l’Empire. Leur initiative se place dans l’esprit d’assistance aux vulnérables de Martin Bucer et d’édification de la jeunesse de Jean-Frédéric Oberlin alors que les premières maisons d’éducation se fondent dans les régions frontalières. À Strasbourg, l’orphelinat du Neuhof est le premier dédié aux enfants indigents. « Épidémies, inondations, incendies, annexion, évacuation en 1939, confiscation et restitution des biens… Beaucoup de choses ont été vécues dans cette maison », prévient Alain Kleinknecht, président de la fondation. Il est loin le temps où les petits protestants recueillis s’instruisaient auprès d’étudiants en théologie et apprenaient sur place travaux des champs et artisanat pour les garçons ou travaux de ménages pour les filles. Reconnu d’utilité publique dès 1853 par Napoléon III, le foyer est aujourd’hui une Maison d’enfants à caractère social, dans le giron de l’Aide sociale à l’enfance portée par la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).
Des chances pour les majeurs
58 enfants, dont de nombreuses fratries, y vivent en internat, placés sur ordonnance d’un juge ou à la demande de leurs parents. « Nous les accompagnons eux et leurs parents pour qu’ils puissent à court ou long terme regagner le domicile familial ou devenir autonome », souligne Djamal Hamza, directeur. Le conseil d’administration de la fondation préside toujours aux orientations de l’établissement et améliore l’ordinaire. Surtout, celle-ci se tient prête à donner leurs chances aux jeunes devenus majeurs : « Il peut s’agir de financer des études supérieures, de se porter garant pour un logement, comme de permettre le maintien d’une psychothérapie », illustre Djamal Hamza, qui projette actuellement avec la fondation et la CEA la rénovation du bâtiment des années 1970 où vit une partie des plus petits au-dessus de la salle de sport devenue une étuve en été.
Claire Gandanger,
journaliste
Pour tout don financier, en nature (jouets, vêtements…), mobilier ou immobiliers : https://foyerleneuhof.fr/dons/