"Les Lauriers roses"

Pour 1968, les Ecoles du Dimanche de France sont invitées à contribuer à la réalisation d'un projet de colonie de vacances. Son implantation est projetée par l'Eglise arménienne au Proche-Orient. Elle doit héberger des enfants sous-alimentés. Le projet de construction de la maison est évalué à 110.000 F (11 millions de francs anciens). Une colonie de vacances de l'Eglise évangélique arménienne fonctionne déjà, mais une deuxième réalisation est devenue indispensable. Il faut à tout prix sortir les enfants des ruelles surchauffées des villes, des baraques et des caves où ils habitent avec leurs parents. Pour cette raison, l'Eglise arménienne a décidé de construire, dans un site boisé et montagneux, à peu de distance de la mer, au grand air, plusieurs pavillons destinés à accueillir des enfants en colonie de vacances.
Cette colonie portera le nom "Les Lauriers roses", à cause des magnifiques lauriers qui fleurissent tout près de là, le long de la côte. 

Ton offrande 

Chers enfants de nos Ecoles du Dimanche, vous allez vous-mêmes chaque année, de plus en plus nombreux, en montagne ou à la mer. Vous êtes des privilégiés !
Pensez à ces enfants, bien moins privilégiés que vous. Vous êtes, cette année, à l'occasion de l'offrande du Dimanche Invocavit, invités à participer à la réalisation de cette oeuvre "Les Lauriers roses". Nous vous recommandons chaleureusement votre soutien et votre intercession. 
Pour vous donner une idée de certaines dépenses, sachez que : 
- 1 brique coûte 1 F.
- 1 tuile 2 F.
- 1 sac de ciment 5 F.
- 1 fenêtre 100 F.
- 1 porte 150 F.
- 1 journée de travail 10 F.
- 1 journée de séjour pour un enfant 5 F.
En 1967, les enfants des Ecoles du Dimanche de France, ont apporté une offrande globale de 45.000 F en vue de la construction d'une école de vacances à Malaga pour enfants protestants d'Espagne.
En 1968, notre offrande se fera au profit d'enfants du Proche-Orient. A cet effet, des pochettes spéciales vous seront remises à votre Ecoles du Dimanche de notre pays. 
Remettez votre don soit à votre moniteur ou à votre pasteur. Pour l'Eglise de la Confession d'Augsbourg, les virements sont à effectuer au C.C.P. du Directoire, Strasbourg 42.10. Pour l'Eglise Réformée ce sera au C.C.P. du Synode Strasbourg 6.31.
D'avance, les enfants arméniens vous adressent un chaleureux MERCI pour votre offrande.  

Dans un passé récent, il a beaucoup été question du Proche-Orient et des différents pays qui forment la partie orientale du bassin méditerranéen. L'actualité reste toujours braquée sur ces pays. Ils forment une véritable mosaïque non seulement de peuples, mais encore de religions. Les chrétiens y sont une petite minorité. 

Qui sont les Arméniens ? 

95% des habitants du Proche-Orient sont musulmans. Au nombre des minorités chrétiennes les plus importantes figurent les Arméniens. Ils sont les plus connus, car à la suite de terribles persécutions de la part des Turcs pendant l'été de 1915, beaucoup de chrétiens arméniens d'entre les survivants s'expatrièrent. Plusieurs centaines de milliers de réfugiés s'installèrent à Chypre, en Grèce, en Russie, en Syrie. En France, on compte environ 100.000 Arméniens, surtout à Paris, Lyon, Valence et Marseille. Ils forment des communautés chrétiennes vivantes. Aujourd'hui on peut dire que les Arméniens forment un peuple sans patrie, à l'exception de l'ancienne Arménie qui fait partie intégrante de la Russie soviétique. La liberté religieuse y est certes limitée. Mais les Arméniens qui y résident peuvent encore préserver leur langue et leur vieil héritage culturel. 

Les Arméniens ont une écriture qui diffère de la nôtre ; c'est un moine qui inventa les caractères arméniens. Depuis le 5e siècle apr. J.-C., la Bible existe en traduction arménienne populaire. Le culte arménien à un cadre liturgique très riche ; les églises sont ornées d'icônes et d'autels. Mais l'élément central du culte est la Parole de Dieu.

Après la fin de la première guerre mondiale, le pasteur Paul BERRON, qui avait séjourné au Proche-Orient pendant la guerre, avait vu la misère des réfugiés arméniens. Il fonda à Strasbourg l'oeuvre connue sous le nom "Action chrétienne en Orient" ou A.C.O. Son but était de soulager la misère des Arméniens. Grâce à un travail acharné des milliers d'entre eux furent sauvés d'une mort certaine. L'A.C.O. continue à soutenir les Arméniens réfugiés dans notre pays et ceux qui se sont regroupés dans les pays du Levant.