Des voix pour se lier

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Originaire de Geudertheim, Marion-Jacques Bergthold a eu une carrière bancaire à l’international, à Bruxelles, New-York, Reims, Paris et en Alsace et ce, durant 40 ans. Engagé au sein d’associations et d’institutions protestantes, il est aussi un membre actif de la paroisse Saint-Matthieu de Strasbourg. En décembre 2020, il a été élu président de RCF Alsace, la jeune radio locale, grand public et œcuménique du réseau RCF (Radio chrétienne francophone). Un engagement de plus dans son emploi du temps qu’il réussit sans mal à organiser pour pouvoir se consacrer à des projets personnels, mais surtout à son épouse, ses enfants et ses cinq petits-enfants.

Pourquoi avoir accepté de prendre des responsabilités au sein de RCF Alsace ?

J’ai arrêté une carrière dense et variée en janvier 2020 pour prendre ma retraite. Là, trois choses m’ont frappé : d’abord, mon agenda n’était plus aussi rempli, ensuite je ne pilotais plus de projets ou d’équipes, enfin, les liens sociaux n’étaient plus les mêmes. Lorsque Christian Albecker, président de l’Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorraine (Uepal), m’a contacté au mois de septembre dernier pour me proposer d’être candidat à la présidence de RFC Alsace, j’ai accepté bien volontiers. Dans mon parcours, j’ai eu à superviser des services de communication, c’est donc un domaine que je connais. Ensuite, la radio est jeune, elle est un peu comme une start up, donc j’ai à piloter une structure en développement. Enfin, je crée de nouveaux liens, je rencontre des mécènes, de possibles partenaires, des chefs d’entreprises ou encore des responsables d’associations. C’est l’idéal pour avoir une vie active de jeune retraité. Dans ma vie personnelle et professionnelle, j’ai toujours choisi de me mettre au service de l’Église pour porter le message du Christ. RCF est un outil de témoignage chrétien, un moyen d’annoncer l’Évangile. Et la radio permet de tisser des liens.

De quelle manière la radio vous permet-elle de tisser ces liens ?

Il y a quatre niveaux de liens. Le premier niveau est avec l’équipe de collaborateurs. Ils sont neuf au total, il y a les techniciens, les journalistes, un directeur, Bernard Guillot et une directrice d’antenne, Laetitia Forgeot d’Arc. Dans les statuts de la radio, il est écrit que le président assure la gestion et le fonctionnement de l’association, cela demande donc d’être en présence régulière. Pour moi, cela correspond à un petit mi-temps. Le deuxième lien est celui qui s’établit avec les bénévoles. Nous avons le grand bonheur d’avoir 75 bénévoles qui produisent et animent des émissions. Nous allons renforcer nos liens avec eux pour qu’ils se sentent pleinement intégrés dans le fonctionnement et le développement de la radio. Pour cela, nous prévoyons de leur envoyer une lettre pour les informer de la vie de la radio. Dès que la situation sanitaire le permettra, nous organiserons une rencontre entre tous les bénévoles. Il nous semble important de leur exprimer d’une manière ou d’une autre notre reconnaissance et notre considération. Le troisième niveau est avec les partenaires. Financièrement, nous vivons de subventions et de dons. Pour être plus autonomes, il nous faut donc chercher des donateurs privés, des particuliers, des entreprises, des associations, des institutions. Le quatrième lien est, naturellement, celui avec les auditeurs et les auditrices.

En quoi RCF est-elle une radio particulière ?

RCF est une grande maison, il y a plus de 300 salariés, 64 radios locales et plusieurs millions d’auditeurs et d’auditrices. Elle est différente d’autres médias parce qu’elle décrypte l’actualité autrement, qu’elle est une voix chrétienne dans la société d’aujourd’hui, qu’elle accompagne les chercheurs de sens. Nous avons une ligne éditoriale qui tient en trois points : être une radio de proximité, promouvoir des valeurs éthiques et humaines et témoigner de l’Évangile. À côté des diffusions de RCF national, nous produisons en Alsace quatre heures trente d’émissions quotidiennes. Nous proposons des journaux avec des informations locales, des émissions autour de thèmes de société, des émissions culturelles et, bien sûr, religieuses. Ces émissions sont préparées et animées soit par nos journalistes, soit par nos bénévoles. Les bénévoles viennent des paroisses, il y a des prêtres et des pasteur.e.s, des personnes issues du monde associatif ou universitaire - nous avons des conventions avec des associations, des institutions comme le CNRS et avec l’Université.

En quoi la radio est-elle oecuménique ?

RCF Alsace est un projet porté par le Diocèse de Strasbourg et l’Uepal. Les deux Églises mettent du personnel à disposition et accordent des subventions. L’œcuménisme correspond à une réalité de nos Églises. Nous sommes naturellement œcuméniques, j’en suis convaincu. Dans le monde d’aujourd’hui, le christianisme doit être vivant et se faire entendre. Il y a dans la Bible, un verset qui dit : « Je n’ai point honte de l’Évangile ». Nous ne devons pas avoir peur d’être un lieu de témoignage chrétien et œcuménique dans la région. Nous sommes aussi une région où se vit un dialogue interreligieux apaisé. La Région Grand Est et la Collectivité européenne d’Alsace ont chacune une personne en charge de ce dialogue. C’est la seule région en France. Je suis convaincu que RCF Alsace a toute sa place dans ce dialogue. Un pays qui a de l’avenir, c’est un pays qui respecte les valeurs humaines laïques et celles des personnes qui ont la foi. Je pense qu’il est dangereux de mettre des principes de laïcité au-dessus du respect de l’être humain. Une radio qui pose une problématique, qui est une voix chrétienne, a vraiment toute sa place pour que l’équilibre entre laïcité et faits religieux soit préservé. Le fait religieux n’est pas suffisamment expliqué et compris et donc une radio qui affiche sa vocation chrétienne a sa place pour expliquer les religions. Après tout, qui ne connaît pas, juge mal.

Si vous deviez créer votre émission ?

À côté du spirituel, il y a aussi le besoin de mieux comprendre le monde et ses transformations. J’ai travaillé dans le secteur bancaire, c’est donc naturellement que j’ai pensé à proposer une émission de pédagogie bancaire : comment fonctionne un budget familial ? Qu’est-ce qu’un crédit revolving, un taux d’endettement, etc. ? Il s’agirait de donner des clés pour comprendre le monde financier. Nous sommes en contact avec des banques en Alsace pour concrétiser cela. Dans le même ordre idée, nous pourrions présenter une émission sur la culture informatique et l’Internet : qu’est-ce que les cookies ? Comment sécuriser sa connexion, ses comptes ? En dehors du témoignage chrétien, il s’agit de permettre aux auditeurs et auditrices de mieux comprendre le fonctionnement de notre société. Nous devons trouver de nouvelles niches d’émission et aborder des thématiques très pratiques. Une autre chose me tient à cœur : je souhaiterais développer la dimension transfrontalière. Je suis engagé dans le projet franco-allemand de la chapelle de la Rencontre, entre Strasbourg et Kehl et cette collaboration entre les Églises chrétiennes des deux rives du Rhin mériterait d’être valorisée à l’antenne.

Votre mandat de président dure trois ans, quelle est votre feuille de route ?

La feuille de route a été validée en conseil d’administration et sera présentée à Monseigneur Luc Ravel et à Monsieur Christian Albecker. Il s’agira pour nous, Bertille Lucereau, notre vice-présidente et moi-même, de trouver les moyens d’accroître notre notoriété, de renforcer notre autonomie financière, d’élargir le cercle de nos bénévoles, de développer notre audience, d’équilibrer notre présence dans toute l’Alsace, de mutualiser les émissions avec les radios de Metz Jéricho Moselle, avec laquelle l’Uepal a signé une convention très récemment, avec Nancy, Chalon, Verdun et Reims. À partir du deuxième semestre, nous serons présents auprès des paroissiens pour faire connaître la radio et pour avoir des échos. Nous devons être à l’écoute des paroissiens, des personnes qui sont le terrain pour intégrer leurs préoccupations dans nos émissions.

Propos recueillis par Gwenaelle Brixius

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DAB +, podcast : comment écouter RCF Alsace ?

RCF Alsace a une particularité technique : elle est diffusée en DAB+ qui est à la radio ce que la TNT est à la télévision. À moyen terme, cette technologie numérique viendra remplacer la bande FM. Depuis 2019, les postes de radio en sont obligatoirement équipés. Il est, toutefois, possible d’écouter les émissions en podcast en créant un compte gratuitement sur le site : rcf.fr

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