Polyphonies

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Qu’il soit a cappella, choral ou dans la nuit, le chant rythme l’existence. Depuis toujours, l’expression vocale fait partie de la vie. Déjà, avant même la naissance, certains foetus bénéficient de berceuses parentales. Que l’on retrouve ensuite pour endormir ou apaiser l’enfant. Sous toutes les latitudes, dans toutes les langues, ces sons portés par une mélodie sont alors plus que des mots. Cette universalité se combine à tant d’expressions différentes. Notre dossier, telle une partition pour plusieurs voix et plusieurs instruments, en souligne la force, l’impact et la transmission.
Au cœur de la Bible, comme au c(h)œur de nos parcours de vie, les textes des différents psaumes nous rappellent combien le chant fait partie intégrante de la relation au divin, à Dieu. Quand nous chantons bien, c’est comme une deuxième prière. Selon Saint Augustin : « Qui chante bien, deux fois prie. ». Mon grand-père maternel n’hésitait pas à dire que, lors d’un culte, il était porté non seulement par la parole proclamée mais aussi par la liturgie et le chant. Il affirmait même que, si d’aventure la première s’avérait moins percutante, ces derniers l’emportaient pour la semaine, dans sa foi au quotidien. Certes, cette affirmation est à la base du chant spirituel. Elle met aussi en lumière les intentions qui portent notre chant. Saint Augustin écrivait aussi : « Chantez avec la voix. Chantez avec le coeur. Chantez avec la bouche. Chantez par toute votre vie. » Ce n’est donc pas seulement dans nos modes d’expressions que le chant trouve sa place. C’est aussi par ce que nous sommes, qui nous sommes, ce que nous accomplissons. Avec nos styles, avec nos cultures, avec nos tripes. Du Choral de Jean-Sébastien Bach au Gospel du Golden Gate Quartet, en passant par les comptines de notre enfance ou les cantiques de nos célébrations. Alors, soprane, alto, ténor ou basse, c’est ensemble que l’harmonie se crée. Mais, je peux aussi entonner seul, en écho à une circonstance de ma vie, un chant. Doux ou violent, profane ou sacré, lent ou rythmé. Il exprime alors mon être et mon espérance.

 

Aujourd’hui, en écho au slogan « Femmes. Vie. Liberté. » qu’elles crient face à des violences meurtrières, des femmes iraniennes entonnent dans leur langue le chant révolutionnaire italien Bella Ciao. Pour dire leur vie. Pour partager leurs émotions. Pour solliciter une écoute.
Alors écoutons. Chantons. Prions.
Oui, chanter c’est dire. C’est crier. C’est vivre.

Bernard Guillot
novembre-décembre 2022

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