
Ces dernières années, les Français et les Françaises sont de plus en plus nombreux à choisir de passer du temps dans un monastère ou une communauté religieuse. S’éloigner de son environnement professionnel et personnel pour se reposer, prendre du recul et, éventuellement, en revenir ressourcés, voire transformés, voilà ce à quoi, de manière générale, aspirent les personnes qui font des retraites spirituelles.
Parfois cela répond à un besoin plus précis. Comme avec ce site Internet recensant les monastères en France qui accueillent des étudiants et étudiantes qui souhaitent préparer leurs examens, concours ou finir la rédaction de leur thèse loin de tout ce qui pourrait les distraire.
Qu’elles soient à la campagne, entourées de montagnes, de champs de lavande ou dans un parc au cœur de la ville, installées dans un écrin patrimonial ou dans une maison toute simple, les communautés religieuses sont des lieux de lenteur et de sérénité. Des lieux de dépouillement et de partage. De silence et d’écoute. De prière. Pourquoi des personnes choisissent une communauté religieuse pour leur retraite spirituelle plutôt qu’un tipi dans les Vosges à entonner des chants shamaniques ? Que cherchent-elles ? Du calme, une boussole ? Dieu ? Et si les retraites spirituelles étaient bien plus qu’un havre de paix et qu’un temps suspendu hors du monde et de sa frénésie ?
Si beaucoup sont des habitués des retraites spirituelles et nourrissent ainsi leur piété, d’autres y font une expérience sensible de la pratique liturgique et de la prière. En réalité, plus que d’être retirée du monde, la communauté est à son écoute et par la prière, elle est un écho de ses mouvements et bouleversements. Sœur Myriam, ancienne prieure de la communauté des Diaconesses de Reuilly, décrit cela : « Il me semble donc que la première démarche de la prière ne consiste pas à s’entendre prononcer des mots mais à écouter attentivement pour entendre vivre notre vraie vie. De prime abord nous dirons peut-être que c’est le vide ou, a contrario un vacarme indistinct. Mais si nous patientons avec nous-mêmes, si la vie intérieure a suffisamment d’importance pour nous, pour que nous désirions la discerner, il nous parviendra de très humbles sons, des mots très petits qui résonneront comme la chose la plus importante à comprendre. Ces sons, ces mots confessent une faute, pleurent un malheur, se réjouissent en un merci, demandent en un souffle imperceptible, cherchent un chemin de la vie, appellent une lumière. »
Gwenaelle Brixius,
rédactrice en chef
juillet-août 2025