Être pasteur aujourd'hui

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Quelle image les paroissiens ont-ils du pasteur ? Au début de mon ministère, des paroissiens m’ont parlé de leur relation avec certains de mes prédécesseurs en disant : « Quand nous étions plus jeunes, nous changions de trottoir en voyant arriver le pasteur. » Était-ce une question de respect, voire de peur de se faire sermonner parce qu’ils n’avaient pas assisté au culte le dimanche précédent ? Sans doute y avait-il une crainte excessive du pasteur.

Force est de constater que quelques décennies plus tard, la relation entre pasteurs et paroissiens a beaucoup évolué. Récemment un collègue me confiait : « J’ai l’impression d’être le paillasson de la paroisse. » Ce changement de statut est sans doute l’une des explications du mal-être d’un certain nombre de pasteurs, mais il n’est pas le seul.
Pour les collègues plus anciens dans le ministère, le métier ne ressemble plus tout à fait à ce qu’il était au départ. Là où un pasteur desservait une paroisse, aujourd’hui c’est plutôt deux ou trois. Résultat, les pasteurs se retrouvent de plus en plus dans le rôle de manager, à gérer les équipes qui interviennent dans les différents lieux. Les réunions se multiplient au détriment de l’aspect spirituel. J’ai moi-même parfois l’impression d’assurer des missions pour lesquelles je n’ai pas été formé. Pour les collègues arrivant dans le ministère, il existe un fossé grandissant entre l’image, peut-être idéalisée, qu’ils se faisaient du ministère et la réalité sur le terrain.
Autre piste : si globalement le nombre de paroissiens diminue, la liste des tâches s’allonge. Là où la sectorisation n’est pas encore très avancée, on demande souvent aux collègues d’assurer le même nombre de cultes, de veillées, d’études bibliques, de fêtes paroissiales, d’heures de catéchisme qu’au moment où il y avait le double de pasteurs. Rien que statistiquement cela est impossible et ne peut conduire qu’à l’épuisement. Enfin, je relève la problématique du sens. Il n’aura échappé à personne que les églises se vident. Il est frustrant de constater que le travail d’annonce de l’Évangile semble porter bien peu de fruits. Les pasteurs peuvent être tentés de se poser la question : « Mais à quoi sert tout ce que je fais ? »
À défaut de proposer une solution, ces quelques pistes peuvent permettre de mieux comprendre la situation actuelle et les différents articles de ce numéro du Nouveau Messager vous permettrons de stimuler votre réflexion.

Daniel Boessenbacher,
pasteur et président de l'Association des pasteurs d'Alsace et de Lorraine et de l'association Le Messager
Novembre-décembre 2025

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