Pénurie de masques et de gel, injonctions contradictoires des autorités de santé, tests PCR indisponibles, tests sérologiques déconseillés puis homologués… de nombreux dysfonctionnements ont pesé sur les responsables d’Ehpad.10_golden.JPG

À Mulhouse, plus qu’ailleurs, ils étaient dans l’œil du cyclone. « Il nous fallait garder le moral pour transmettre de la joie de vivre aux résidents », rappelle le Dr Isabelle Aubert-Lobstein, coordinatrice de deux services publics et d’un Ehpad privé. Des mesures d’hygiène strictes, une surveillance deux fois par jour et le confinement ont permis de limiter les décès. « Éthiquement, il était compliqué de faire des tests à des personnes en fin de vie », observe-t-elle. Mais leurs proches, « habillés de pied en cap », ont pu les revoir…

« L’interdiction des visites a été durement ressentie. Certains résidents ont connu des grands moments de solitude et ne sont plus les mêmes. Les soignants ne peuvent se substituer à la stimulation des familles et des amis », reconnaît la gériatre dont la mère vit dans un des services. « Il faut saluer l’implication des psychologues, y compris auprès des familles endeuillées, et des animateurs sportifs. Ils organisaient des jeux de ballon sur les pas de porte», raconte encore Isabelle Aubert-Lobstein qui a autorisé les visites encadrées fin avril.

Une question de bon sens

« Tout est allé mieux lorsque que, grâce au conseil départemental, nous avons pu tester, en trois jours, les 250 résidents et salariés », relève Robert Kohler, directeur de La Roselière à Kunheim. L’établissement intercommunal a enregistré une dizaine de décès, un peu plus que d’habitude. Les résidents en fin de vie ont pu revoir leurs proches. Au bout de six semaines de confinement, malgré les tablettes pour communiquer avec leurs familles, « les courbes de poids des résidents ont chuté ». Pour éviter « les morts par solitude », l’équipe les a accompagnés par petits groupes sur la terrasse. Chaque jour, le directeur a invité quatre ou cinq personnes dans la salle à manger pour partager avec elles un repas concocté par le cuisinier maison. Depuis fin mai, « la vie a repris, les gestes barrière en plus ». Les familles peuvent revenir dans la salle à manger. La leçon de cette crise ? « En  l’absence de données scientifiques, il faut du bon sens et on prend une part de responsabilité», conclut le directeur pour qui « l’humanisme, c’est de s’occuper des plus fragiles de la société ».

Yolande Baldeweck

 

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