Les lauréats du Prix des poètes de la Parole

 1ère place : Kevin Burt (35 ans), Pigments de vie eberhard-grossgasteiger-nqYbkm8Wg_I-unsplash.jpg

Pigments de vie

Ciel toilé
Bleu de nuit
D’une profondeur
Imitant l’infini

Composer la vie comme un chemin
Trait après trait
Une œuvre en constante voie
D’achèvement

Ciel dégradé
Eau de gris
D’un miroir
Imageant le lent et le terne

Percevoir un fragment de l’essentiel
Pas après pas
Les saisons faisant évoluer
Le regard

Ciel aquarellé
Touches de blanc
D’une dentelle
Tissant l’existence

Saisir la lumière à chaque instant
Rayon après rayon
Une fresque comme une ode
A la nuance

Ciel oxydé
Palette d’ocres
D’un éclat de terre
Brossant le portrait du temps 

Éclairer la vie à l’état pure
Pigment après pigment
L’ombre d’une écorce
Vive

Ciel irisé
Prunelle arc en ciel
D’un prisme liquide
Étalant de nouveaux possibles

Refaire sienne la terre
Horizon après horizon
Une renaissance sans poudre
Aux yeux 

 

2ème place : Lydia Lehmann (33 ans), Fleuve à mon tour

Fleuve à mon tour 

Il est une source
d’où coule des eaux
claires et fraîches

De vie
de lumière
de joie aussi

Lieu d’origine
nostalgie de
plénitude 

Perdue
restaurée
murmurée

Un avec toi
pour toujours
en paix

Sans fin
coule et s’écoule
ta voix

À une autre source
de soif je meurs
en y venant souvent

Chez toi
je bois
de grandes gorgées
et deviens fleuve
à mon tour 

Prolonger
ta source
nourrir de ta sève
prochain et étranger
généreusement 

Psaume 36.10
C’est auprès de toi qu’est la source de la vie, c’est ta lumière qui éclaire notre vie.
Jean 7.38
Celui qui croit en moi, « des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur », comme dit l’Écriture.

 

Jours de famine 

Ventre creux
titubant
j’arrive au désert 

Jours de famine
de pleurs et peurs
froids et secs 

Famine dans l’âme
craquelée
la peau de mon cœur

Tu es
la source inépuisable
pourtant parfois
je crie de faim, de soif 

De tout mon désespoir
je choisis
de te croire
envers et contre tout 

Une miette suffit
pour me garder en vie
un jour de plus 

Un morceau de ton amour
une goutte de ta grâce
une poussière de ta Parole

Tu es
ma vie, mon tout
aux jours de famine

« Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine. »
Psaume 33.18-19

 

 

Augustin 

Reposer en moi
j’essaie
encore et encore

Par habitude
par peur
parce que 

Pas de mauvaise volonté
juste une autoroute
voie sans issue

Moi, centre de mon monde
ça me donne le tournis
des nausées pas loin 

Mon âme effilochée
égratigné mon être
mais rien ne m’arrête 

Je tourne et me retourne
sens de l’aiguille
et vice-versa

Mon cœur est sans repos
jusqu’à ce qu’il trouve
son centre en toi 

Fait pour toi
ta paix m’inonde
jusqu’au derniers recoins

Non pas une fois pour toute
mais là à cette respiration
en cet instant 

« Tu nous as faits pour toi, Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi. »
Augustin

 

 

Passage 

Brique après brique
un passage
tu te frayes

Tu touches mon mur
avec tes mains
d’amour

Jamais
tu ne viens
avec un marteau-piqueur 

Avec brusquerie
impatience
ou honte

Une petite ouverture
un jour de fête

Assez d’espace
pour faire passer
un rayon de ta grâce

Ma terre se chauffe
doucement
sous ton soleil 

Dans ma ville retranchée
tu sèmes des fleurs
d’éternité 

Plantes grimpantes
plus vigoureuses
que mes briques 

Un jour
mon mur
ne sera plus

Et toi
tout en tous

Psaume 31.9, 22
« devant moi, tu as ouvert un passage »

 

 

3ème place : David Mas (35 ans), Ma coupe et mon filet

Ma coupe et mon filet…

Moi, le fils de Jonas, j’errais dans Bethsaïde ;
La maison de la pêche était triste et aride,
Tout le fil de ma vie s’était enchevêtré
Jusqu’à ce jour béni, où je l’ai rencontré !

Lui, Jésus, Fils de Dieu, tout puissant, glorieux,
Est venu me chercher à l’aube de ma nuit ;
Je m’appelais Simon, je suis Pierre aujourd’hui,
Laissez-moi raconter deux récits merveilleux…

Les noces de Cana : ma coupe…

De vifs éclats de voix résonnent dans Cana ;
La noce bat son plein : on rit, on tourne, on danse ;
Entre chacun des plats, un vin couleur grenat
Ruisselle dans ma coupe en signe d’abondance.

Que faisons-nous ici ? Jésus fut invité
Comme un proche parent : il est fils de Marie ;
Et nous l’avons suivi : « J’ai trouvé le Messie,
Le Christ ! » m’a dit André, par la foi transporté…

Marie se multiplie, empressée, attentive,
Car rien ne doit manquer, tout doit être divin,
Mais soudain, elle affiche une mine craintive
Et s’adresse à son fils : « Les gens n’ont plus de vin. »

Un silence se fait, interrompt le service ;
Tous les yeux, désormais, se tournent vers Jésus
Qui répond tendrement : « Mère, que me veux-tu ?
L’heure n’est pas venue où Il veut que j’agisse. »

Surprise, un peu troublée, Marie se met debout,
Fait un signe discret aux serviteurs fidèles :
« Quel que soit ce qu’il dit, faites-le », souffle-t-elle ;
Alors ils vont vers Lui, comme on va vers l’époux.

Il y a près de moi six réservoirs en pierre,
Six blocs démesurés, éclatants de lumière,
Vides. Les litres d’eau ont été employés
Pour nous laver les mains et nous purifier.

Jésus demande alors : « Remplissez ces amphores. »
Les serviteurs sitôt, sans même réfléchir,
S’en vont chercher de l’eau, encore et puis encore,
Ils vont jusqu’à ras bord, soucieux d’obéir.

Une cruche est puisée pour le chef de la fête ;
Le serviteur, prudent, tremble un peu en servant,
Car il sait ce qu’il sert ! L’eau jaillit d’une traite
Et tout à coup, dans l’air, devient comme du sang ! 

Je m’écrie : « C’est du vin ! ». Le maître de la table
Me regarde, surpris : « Bien sûr que c’est du vin ! »
Il n’a rien remarqué ! « Et il est délectable !
Ici, le meilleur vin semble bu à la fin ! » 

Aussitôt on le sert, ce vin sans ceps ni terre,
Il a un goût nouveau, mais des reflets tuilés ;
Il est vibrant, boisé, aussi frais que la pierre,
Son arôme de miel tapisse mon palais…

Je regarde, en partant, les jarres impassibles :
Six blocs toujours brillants, dans le jour qui décroît,
Toujours pleins. Dieu pourvoit, au-delà du possible :
Serait-il le Messie ? Peu à peu, je le crois !

La pêche miraculeuse : mon filet…

La mer de Galilée brille de mille éclats,
Plus rien ne vient troubler sa surface azurée ;
Nous lavons nos filets dans cette aube dorée,
Harassés de fatigue et terriblement las…

Nous avons travaillé, sans trêve et sans relâche
Durant toute la nuit, mais nous n’avons rien pris !
Pas le moindre goujon, pas même un vairon gris…
Des algues, de la boue : c’est tout ce que j’arrache…

Quand soudain, Il est là ! Une foule le presse
Pour pouvoir écouter la parole de Dieu ;
Il monte dans ma barque et dit avec sagesse :
« Eloigne-toi un peu, pour qu’ils m’entendent mieux ! » 

Je me souviens : Cana, l’eau, le vin, le miracle
J’obéis aussitôt ; et alors, quel spectacle !
Sous la voûte du ciel, dans mon humble bateau,
Voici Jésus qui prêche à tous les lève-tôt !

Le Maître dit ensuite : « Avance vers le large,
Car quand l'eau est profonde, il y a du poisson ! »
J’explique alors ma nuit et notre maigre charge,
Mais déjà nous ramons, le cap sur l’horizon…

Je jette mon filet, sans entrain, sans ardeur ;
Soudain, est-ce le vent ? La surface bouillonne !
De partout des poissons, des embruns, des odeurs,
Des mailles déchirées dans l’eau qui tourbillonne…

Je crie à mes amis : « Hé, venez par ici ! »
Craintifs, ils s’approchent, et pour toute réponse,
Ils tirent les filets, un peu abasourdis :
Ma barque se remplit, si bien qu’elle s’enfonce !

Et je tombe à genoux sur les poissons mourants
« Seigneur, éloigne-toi ! Oui, car je suis pécheur ! »
Il s’approche de moi et répond « N’aie pas peur,
Tu seras désormais pêcheur d'hommes vivants ! »

Notre barque s’échoue et je descends ici ;
Sans regarder derrière et d’un air décidé,
Je le suis ! Entouré des fils de Zébédée,
Je marche dans ses pas, car il est le Messie !

Bénédiction

Il est venu donner la vie en abondance ;
Oui, il est le vrai cep qui nous offre ses fruits :
Que la paix, la douceur, la joie, la confiance
Vous soient multipliées, en demeurant en Lui !

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