Que signifie mentir ? C’est affirmer quelque chose que l’on sait pertinemment être faux. Ou encore, c’est nier sciemment une vérité. Lorsque je soutiens avec sincérité une proposition erronée, je ne mens pas : je me trompe. Le mensonge est donc indissociable de la conscience de mentir et d’une volonté assumée d’éloigner mes auditeurs de la vérité.
En philosophie comme en éthique chrétienne, on a longtemps débattu la question de savoir si le mensonge était un interdit absolu ou s’il pouvait être toléré dans certains cas. Le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) défendait l’idée d’un devoir inconditionnel de véracité : je dois toujours dire la vérité, sans aucune exception. Son argument est celui de l’universalité : si je m’autorise à mentir, il faut que j’accepte que ma conduite soit adoptée universellement et donc que tout le monde mente, ce qui rendrait la vie sociale proprement impossible. Tel est le premier enjeu du mensonge : il tend à saper toute confiance nécessaire aux relat...
L'accès complet à cet article est payant.
Pour continuer à lire, vous avez 2 choix