
Le nouveau livre de Marion Muller-Colard prend la forme d’un dialogue avec un de ses fils. Elle cherche à souligner ce que croire change dans sa vie. La foi est de l’ordre de la décision, de la gratitude envers la vie et n’est certainement pas une certitude niant notre peur de la mort. Il s’agit d’un mouvement, et non d’une recette, qui permet d’intégrer l’angoisse à nos vies. Pour contrer les « forteresses de certitudes » (Paul Tillich), croire n’est pas un remède mais permet de vivre sous le règne du « parfait Inconnu » (Sylvie Germain). La foi ouvre des espaces pour ne pas désespérer : elle met debout, en route. Ce petit livre sensible s’inscrit, avec pudeur, dans l’espace chrétien et se méfie du « religieux qui fuit de partout et déborde incognito ». L’auteure nous aide à développer un « savoir croire » pour éviter de confondre connaissance et croyance en étant conscients que la frontière entre les deux n’est jamais simple à déceler.
Jean-Sébastien Ingrand
Croire, qu’est-ce que ça change ?, de Marion Muller-Colard, éditions Labor et Fides, 2025, 112 p., 10 €.