
Gaël Faye est un artiste musicien et écrivain franco-rwandais que j’ai découvert d’abord en tant que rappeur en raison de ma passion pour le style musical. Il a davantage marqué mon esprit grâce à ses deux romans : Petit Pays et Jacaranda. Paru en 2016 aux éditions Grasset, Petit Pays est le premier roman de Gaël Faye. Le livre a été primé au Goncourt des lycéens la même année puis adapté au cinéma en 2020 par Éric Barbier. L’auteur publie Jacaranda chez le même éditeur en 2024 et reçoit le prix Renaudot. Chacune des deux œuvres suit la trajectoire singulière d’un jeune métis franco-rwandais dont la famille est victime du génocide au Rwanda. Petit Pays et Jacaranda ne racontent pas l’itinéraire de la même personne (même s’ils ont des liens de parenté) et ne sont ni une suite chronologique ni des récits historiques sur l’écrivain. Ce sont deux projets empreints d’humanisme qui relatent à hauteur d’homme un crime contre l’humanité dans un monde où les atrocités sont souvent réduites à des chiffres et statistiques pour échapper à la réalité. Enfin, les deux romans m’ont permis de mesurer les liens étroits entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, mon pays d’origine, à travers notamment l’influence de la culture musicale congolaise en Afrique centrale et le déplacement du conflit rwandais à l’est du Congo qui subit une guerre depuis plus de 30 ans.
Sony Ndagho Tshita
Petit Pays, de Gaël Faye, éditions Poche, 2017, 224 p., 8,40 €.
Jacaranda, de Gaël Faye, éditions Grasset, 2024, 288 p., 20,90 €.