
Le prêtre basque, Mikel Epalza, est très connu au Pays basque nord, car il est aumônier des gens de la mer : des marins pêcheurs aux veuves. Cette biographie écrite à deux voix, la sienne et celle d’une jeune journaliste, ni chrétienne, ni basque, sert deux angles d’approche : l’action et le contexte. On y découvre avec retenue les enjeux humains des armateurs en faillite, du chômage hors saison, l’absence des corps des disparus, les techniques de pêche, les migrations… Au-delà de la biographie, c’est toute la palette des missions d’un aumônier qui est approfondie : du travail sur les bateaux, à la dénonciation internationale des conditions de vie, en passant par la médiation transfrontalière et de la mise en place de chaînes de solidarité. J’y ai trouvé toute la place que l’Église devrait avoir dans une société, même non chrétienne. Lui parle d’une « Église en sortie » des églises, mais une Église qui serait « le sel de la Terre ».
Nadia Savin
Pêcheur d’hommes, de Mikel Epalza et Coline Renault, éditions des Équateurs, 2024, 208 p., 20 €.