Vincent VAN GOGH : « Semeur au soleil couchant »
Van Gogh a souvent représenté le travail humble des paysans qu’il respectait beaucoup. Mais ici, ne nous y trompons pas, c’est surtout son espérance chrétienne que le peintre veut nous faire partager, avec son interprétation de la parabole du semeur.
Jésus citait cette parabole : « Il en est du Royaume de Dieu comme d’un homme qui jette la semence en terre : qu’il dorme ou qu’il soit debout, la nuit et le jour, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, on y met la faucille, car c’est le temps de la moisson. »
Comment Van Gogh arrive-t-il à suggérer la présence du Royaume dans l’apparente banalité d’une scène de semailles ?
Ce qui frappe surtout, c’est le soleil immense, jaune vif, qui irradie le ciel de sa lumière comme en plein jour, alors que c’est déjà le crépuscule. Ce soleil couchant est en réalité un soleil en gloire qui domine tout le tableau, l’image du règne de Dieu sur toute chose.
Le semeur apparaît à contre-jour, on ne distingue pas bien son visage. Il avance d’un pas tenace et régulier comme celui qui n’abandonne pas. Pourvu que la parabole dise vrai, que son effort ne soit pas vain ! Mais il avance parce qu’il y croit.
Courage ! Nous dit Van Gogh, nous participons à quelque chose de plus grand que nous. Ne ménageons pas notre peine, la moisson est promise. Regardez, elle est déjà là, derrière le dos du semeur qui lui, ne peut pas encore la voir !
En homme de foi, Van Gogh nous transmet ici sa conviction qu’une indéfectible promesse nous conduit, des tout petits débuts jusqu’à l’accomplissement.
Eva Clapiès