
Le 27 mai, l’Assemblée nationale a adopté deux propositions de loi sur la fin de vie : l’une sur les soins palliatifs (à l’unanimité), l’autre sur l’aide à mourir (305 pour, 199 contre). Soutenues par l’opinion publique majoritairement favorable (67 % des protestants, selon un sondage de 2024), ces lois soulèvent encore des questions éthiques, notamment chez les responsables des cultes (catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste). Dans une tribune datant du 15 mai, la Conférence des responsables de culte en France en appelait à la responsabilité des politiques : « Légaliser la mort administrée ne sera pas un progrès, mais une régression éthique, sociale et médicale. Il faut choisir l’investissement dans les soins palliatifs, la formation à l’écoute, l’accompagnement global des personnes jusqu’à la fin de leur vie. Ce choix est celui de l’humanité contre l’abandon, de la relation contre la solitude, du soin contre la résignation. » Néanmoins, les points de vue divergent parmi les protestants. Pour le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France de 2013 à 2022, « dans des situations complexes comme celle de la fin de vie, brandir l’argument de la sacralité de la vie me semble être une manière d’éviter le débat, de fuir la responsabilité humaine que cela implique ». Les propositions de loi seront examinées au Sénat à l’automne.
Source : Réforme